L’instant entre les Souffles
L’instant entre les Souffles
Une Méditation Inspirée du Livre des Secrets d’Osho
Il existe un espace, subtil et insaisissable, entre deux respirations. Un instant suspendu, un seuil silencieux où réside la Bienfaisance.
C’est la technique :
Dans cet espace, entre l’inspiration qui descend et l’expiration qui s’élève, une porte s’ouvre. Une brèche vers l’infini, un moment hors du temps où la conscience peut s’étendre et toucher l’essence de l’instant présent.
Observez cet instant. Lorsque vous inspirez, un point d’arrêt survit avant l’expiration. Lorsque vous expirez, un autre instant de suspension précède la nouvelle inspiration. Ces pauses sont si fugaces qu’elles passent inaperçues. Pourtant, elles sont la clé.
Dans la vision tantrique, chaque expiration est une forme de mort et chaque inspiration une renaissance. Mourir en expirant, renaître en inspirant. L’intervalle entre les deux est un passage secret, un espace hors du temps où l’éveil est possible.
Si vous parvenez à percevoir cet espace, dit Shiva, alors rien d’autre n’est nécessaire. Vous êtes béni, la vérité s’est révélée à vous.
Il ne s’agit pas de modifier votre respiration, mais de l’observateur telle qu’elle est. Pourquoi une technique si simple peut-elle mener à la vérité ? Parce que la vérité est ce qui ne naît ni ne meurt, ce qui demeure éternellement.
Nous connaissons le souffle qui entre, nous connaissons le souffle qui sort, mais nous ignorons toujours ce vide entre les deux.
Essayez. Observez. Laissez votre conscience se fondre dans votre respiration. Lorsque l’air touche vos narines, ressentez-le. Suivez-le lorsqu’il descend dans vos poumons. Restez présent, sans avancer ni reculer, en totale synchronicité avec le souffle.
Lorsque la respiration et la conscience ne font plus qu’un, l’accès à cet espace entre les souffles devient possible. Ce ne sera pas facile, mais c’est là que réside la clé.
Bouddha lui-même a utilisé cette méthode, connue sous le nom d’ Anapanasati Yoga . Son illumination en est née.
Bouddha a dit : « Soyez conscient de votre respiration lorsqu’elle entre et sort – lorsqu’elle entre et sort. » Il ne mentionne jamais l’intervalle, car ce n’est pas nécessaire. Bouddha savait que si l’on se préoccupait de l’espace entre deux souffles, cette attention pouvait perturber la pureté de la conscience. Il a donc simplement dit : « Soyez conscient. Lorsque le souffle entre, bougez avec lui, et lorsque le souffle sort, bougez avec lui. Faites simplement ceci : entrez, sortez, avec le souffle. » Il ne dit jamais rien de la dernière partie de la technique.
Mais Bouddha ne parle jamais de la dernière étape, celle de l’intervalle. Pourquoi ? Parce qu’il s’adressait à des êtres humains ordinaires, et même cette attention portée à l’intervalle pourrait engendrer un désir d’atteindre cet espace, un désir qui deviendrait un obstacle à la conscience. Si vous souhaitez atteindre cet intervalle, vous vous projetez vers le futur, à la recherche d’un souffle qui n’est pas encore arrivé. Ainsi, vous vous éloignez du présent.
La technique de Bouddha est donc incomplète , dans le sens où elle ne mentionne pas cet aspect. Pourtant, l’autre moitié de la technique se révèle naturellement au fur et à mesure de la pratique. Si vous persévérez dans l’attention au souffle, sans chercher à saisir l’intervalle, un jour, sans même y penser, l’intervalle apparaîtra de lui-même.
À mesure que votre conscience devient plus vive, plus profonde, vous serez totalement absorbé par l’expérience du souffle. Le monde extérieur sera mis entre parenthèses, et il ne restera que l’arène silencieuse de votre souffle entrant et sortant. Dans ce silence, vous ressentirez l’instant où il n’y a plus de souffle. Vous vous rendez soudain compte qu’il n’y a ni souffle entrant, ni souffle sortant. Le souffle s’est complètement arrêté. C’est dans cet arrêt que réside la Bienfaisance .
Cette technique, d’une simplicité frappante, a permis à des millions de personnes de traverser les siècles, apportant l’illumination à ceux qui l’ont pratiquée. Du Tibet à la Chine, du Japon à la Birmanie, en passant par la Thaïlande et Ceylan – toute l’Asie, à l’exception de l’Inde, a embrassé cette pratique. Une seule technique, et des milliers de personnes ont atteint l’éveil grâce à elle. Et pourtant, ceci n’est que la première technique .
Malheureusement, comme cette technique a été associée au nom de Bouddha, elle a été progressivement évitée par les hindous. Au fil du temps, elle est devenue perçue comme une méthode bouddhiste, et les hindous l’ont presque oubliée. Mais ce n’est pas tout : il existe une autre raison. Cette technique est également mentionnée dans le Vigyana Bhairava Tantra , un texte que certains bouddhistes considèrent comme exclusivement bouddhiste. Mais la vérité est que cette technique transcende les frontières des religions. Elle est simplement une technique , et non l’apanage d’une tradition.
Bouddha l’a utilisé, mais cette technique existait déjà avant lui. Elle était là pour être vécue. Bouddha a atteint l’éveil grâce à cette méthode, mais la technique elle-même a précédé son éveil. La technique n’appartient à personne, et elle reste une méthode simple, mais extrêmement puissante.
Essayez-la. C’est l’une des techniques les plus simples, bien que je ne dise pas qu’elle soit facile à pratiquer. D’autres techniques peuvent sembler plus complexes, mais celle-ci est la première, car elle ouvre la voie à la réalisation profonde. Elle est un point de départ vers l’éveil.
-Osho